'Rien n'est jamais acquis dans mon métier.' dit la Vigneronne au terme de sa cinquième vendange.
'Quelle profonde réflexion!' raille l'Antiphrase.
Et pourtant, cinq millésimes plus tard...
Bien dans mes bottes comme dans des pantoufles pour cette vendange 2009. Pas un nuage à l'horizon. Des raisins on ne peut plus sains. Le stress des premières vinification en moins. Le materiel de vinification fonctionne. Tout baigne!
Pas comme cette foutue année ou nous avons eu un déluge sur la fin des vendanges. Estimons nous heureux, car la grêle n'a pas passé dans notre vie...
On Reste Dieu Merci à la merci d'un sacrifice...
Ou comme ces quelques fois où l'érafloir, puis le pressoir ou encore les pompes sont tombées en panne dans le feu de l'action (perte de jus garantie!)...
On Reste Dieu Merci à la merci d'un engrenage...
Tout baignait donc, pour le millésime 2009...Des cieux cléments, un matériel sans ratés. Les fermentations se passaient plutôt bien.A l'exception d'une cuve de rouge qui faisait de la résistance. Des macérations longues en phase avec une superbe matière, beaucoup de fruit. Finalement, les vins furent soutirés, sulfités (très raisonnablement). L'affaire était dans le sac. Nous sentions que le métier commençait à bien rentrer, que ces vendanges avaient été 'faciles'. Il montait comme un parfum d'orgueil, de fierté insolente des chais du Clos Fornelli.
La Superbe. Un mois plus tard, petite analyse de routine sur une cuve sans histoire. Et là, oh surprise! L'acidité volatile avait subrepticement monté. Re-analyse (car quand la fièvre monte sans raison, on suspecte le thermomètre...). Résultat confirmé, et sur deux cuves de rouge. Legère brise de panique sur le Clos Fornelli. On consulte, on analyse encore, on résoult finalement le problème (en filtrant), on souffle enfin, puis on regoûte : ouf, c'est bon, même très bon. On digère l'incident, on médite.
Le vin est un produit naturel (n'en déplaise à certains)qui lorsqu'il est issu de raisins sains et respectés par l'homme est un produit vivant et habité par des millions de micro-organismes (bactéries, levures). Ces micro-êtres-vivants peuvent , à la faveur d'une série de facteurs (degré, acide, éléments minéraux etc...)propres à une année (cela s'appelle le millésime), être plus nombreux, plus à l'aise, plus entreprenants. C'est ce qui s'est produit sur nos deux cuves mais aussi sur des centaines de cuves de vignerons du Sud de la France. Résultat : une montée de volatile sur des vins déjà soutirés et sulfités. Du rarissime, selon les labos. A la clef, une belle leçon pour nous. Eh oui!Rien n'est jamais acquis dans notre métier!
On Flane, On flaire,
On flaire la flamme familière..
On gagne,on perd,
On perd la gagne, La Superbe...
A la clef aussi, une superbe millésime (je trouve le niellucciu 2009 au dessus de tous les millésimes qui l'ont précédé, tout comme le Vermentinu Cuvée Clos Fornelli 2009). Contre toute attente, il a fallu le conquérir sur la distance, à la sueur de notre vigileance nos efforts...
On Reste Dieu Merci à la merci d'une étincelle...
samedi, mars 13, 2010
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